MOT DE MONSEIGNEUR ANATOLE MILANDOU A L’OUVERTURE DE LA SESSION PASTORALE PRÉCÉDANT L’OUVERTURE DE L’ANNÉE PASTORALE 2015-2016
Publier le 30 septembre 2015
Monsieur le Vicaire Général,
- Monsieur le Vicaire Judiciaire et Secrétaire Général de l’ACERAC,
- Monsieur le Vicaire Épiscopal, Chargé de la Vie Consacrée,
- Messieurs les Recteurs de nos différentes maisons de formation,
- Chers Abbés et Pères,
- Chères Religieuses et Religieux,
- Messieurs les Membres du BEDAL,
- Chers Responsables des Mouvements d’Apostolat,
- Frères et Sœurs,
- Bien Aimés, Membres du Peuple de Dieu !
Au terme de l’Année pastorale 2014-2015, au mois de juin dernier, nous nous réjouissions des efforts louables constatés dans l’organisation pastorale de l’Archidiocèse de Brazzaville. Cependant, sans verser dans un optimisme béat, je vous invite à chercher à toujours faire mieux, à avancer au large, à perfectionner nos méthodes de travail.
Nous voici de nouveau devant une nouvelle année pastorale. Alors que nous n’avons pas encore fini de célébrer le Synode sur la famille, le Pape nous invite encore à vivre une année de jubilé de la miséricorde du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016. Elle débutera par l’ouverture de la Porte Sainte à la Basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception et se terminera par la solennité du Christ-Roi. L’ouverture du prochain Jubilé se fera à l’occasion du 50ème anniversaire de la clôture du Concile œcuménique Vatican II en 1965, et pour cela il revêt une signification particulière qui pousse l’Église à continuer l’œuvre entamée par Vatican II.
Après une année de réflexion sur la dimension sotériologique de la Famille comme berceau et lieu de la Rédemption du monde et face à ce nouveau thème aussi évocateur qui nous ouvre déjà l’esprit à la grandeur de l’Amour infini de Dieu, nous avons formulé le nouveau thème comme suit : « Famille, vis et annonces la miséricorde ».
« Nous avons besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c ’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché ».
L’intégralité du numéro 2 de « Misericordiae Vultus », le visage de la miséricorde, cette Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde du Saint Père François, est riche en éléments théologiques en vue de l’assimilation et de la compréhension de la Miséricorde dans toutes ses dimensions. Et c’est avec ces mots du Pape que je tiens à vous exprimer ma joie profonde, la joie de l’Évangile, de vous retrouver après un trimestre de vacances pastorales.
En ce jour de la fête des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël, j’implore sur chacun de vous la bénédiction divine et je supplie leur puissant secours afin que Dieu Miséricordieux se souvienne de vous pour tout le travail que vous accomplissez avec le souci de rendre plus rayonnante la Parole de Dieu dans notre Archidiocèse.
J’aimerais que les travaux de cette Session d’ouverture de l’Année pastorale 2015-2016 déterminent les lignes d’action concrète de notre pastorale d’ensemble au cours de cette année. Nous avons la chance d’avoir de bons orateurs et nous devons plus que jamais mettre à profit toutes les informations qu’ils nous livreront.
Dans sa lettre en vue du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, adressée à son vénéré frère Monseigneur Rino Fisichella, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, le Pape François affirme ceci : « Je désire en effet que le jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace ».
En m’inspirant de ces paroles du Pape François, mon interpellation voudrait atteindre directement les familles. En effet, mon souhait le plus ardent est qu’au cœur de cette année pastorale 2015-2016, les familles se sentent davantage concernées par cette expérience vivante de la proximité de Père qui nous aime. Il faudrait que chacun des membres des familles de notre Église et de notre pays fasse l’expérience de la tendresse de Dieu, afin que le témoignage soit la clé d’interprétation de notre agir personnel et communautaire.
Face à toutes les questions qui se posent au jour le jour à nos consciences, devant la vie politique bouillonnante actuelle de notre pays et le souci profond de servir le Seigneur dans la justice et la sainteté véritables, nos Familles sont interpellées pour donner le meilleur d’elles-mêmes, c’est-à-dire vivre et annoncer la miséricorde. Voilà donc la tâche qui va être nôtre au cours de cette Année pastorale.
A travers ce thème, resurgit cet appel de notre Église locale à refréner la résurgence des antivaleurs qui gangrènent notre société et même notre Église. Malgré ce puissant Message des Évêques du Congo, certaines de nos sphères sociales et ecclésiales demeurent insensibles et persévèrent dans le mal, telle notre « École Congolaise » Après les annulations des épreuves du Bac, suite à la haute tricherie constatée, la bonne tenue et la bonne correction du Bac repris ont donné le reflet exact de notre École avec ses 10 % seulement d’admission. Comme si cette fraude a été le mal nécessaire, « l’heureuse faute » qui venait mettre à nu notre système scolaire. L’École est aussi cette structure qui mérite grandement l’attention de notre Église.
Conscient des conséquences désastreuses de la corruption, le Pape François en interpelle les acteurs en ces termes : « Le même appel s’adresse aux personnes fautives ou complices de corruption. Cette plaie puante de la société est un péché grave qui crie vers le ciel, car il mine jusqu’au fondement de la vie personnelle et sociale. La corruption empêche de regarder l’avenir avec espérance, parce que son arrogance et son avidité anéantissent les projets des faibles et chassent les plus pauvres. C’est un mal qui prend racine dans les gestes quotidiens pour s’étendre jusqu’aux scandales publics... »
Voilà autant de pistes qui pourront nous inspirer et donner au Thème de notre Année pastorale une particulière connotation, une urgente et universelle invitation. Puisse la Vierge Marie, Reine des Archanges, nous inspirer durant ces trois journées de travaux. Que Saint Joseph son chaste Époux nous assiste. Que l’Enfant Jésus exauce nos intentions les plus sincères en vue faire participer nos familles à l’œuvre de miséricorde divine. Que la Sainte Famille nous dispose quotidiennement à vivre et annoncer la miséricorde.
« Famille, vis et annonces la miséricorde »
Sur ce, je déclare ouverts les travaux de cette Session précédant l’ouverture de l’Année Pastorale 2015-2016.
Je vous remercie.
Monseigneur Anatole Milandou,
Archevêque de Brazzaville