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MESSE D’ÉCHANGE DES VŒUX A L’OCCASION DE LA FIN DE L’ANNÉE 2015

Publier le 5 janvier 2016

1 Jn2 18-21 ; Psaume 95 (96)
Jean 1,18-22

 - Monsieur le Vicaire Général,
- Monsieur le Vicaire épiscopal chargé de la Vie relieuse et de la Vie Consacrée
- Monsieur le Secrétaire Général de l’ACERAC,
- Monsieur le Secrétaire Général de la CEC,
- Messieurs les Curés Doyens
- Chers Curés
- Les Supérieurs régionaux et Supérieures générales des Congrégations religieuses
- Les Recteurs des Deux Grands Séminaires de Philosophie et de Théologie
- Chers Prêtres,
- Chères Religieux et Religieuses,
- Les Membres du BEDAL
- Les Responsables des mouvements d’Apostolat
- Les Membres des Conseils pastoraux et des Conseils pour les Affaires économiques.
- Chers Fidèles du Christ,
- Frères et Sœurs !

Chers Frères et Sœurs,

J’aimerais avant tout remercier le Vicaire Général qui m’a adressé les vœux en votre nom, au nom de vous tous ici rassemblés dans cette cathédrale.

En effet, l’année 2015 est en train de s’en aller pour laisser la place à l’année 2016. Beaucoup se préparent à vivre ce passage dans la prière, dans l’allégresse, au cours d’un réveillon avec des proches, et j’en passe... C’est tout à fait normal. Chacun choisit librement la meilleure manière de vivre ce passage.

Que dire de cette année qui s’en va ? Comment entrevoir l’année 2016 qui pointe à l’horizon ?

Voilà deux (2) questions essentielles auxquelles il faut répondre à la lumière de la Parole de Dieu, pour nous chrétiens.

Loin de vouloir faire un bilan de cette année qui finit cette nuit, j’aimerais juste rappeler les événements, à mon entendement, qui auront été les plus saillants pendant cette année.

Je pense notamment aux événements heureux comme les différentes professions religieuses célébrées ici et là, les ordinations diaconales comme presbytérales, l’inauguration du siège de l’Association des Conférences Épiscopales de la Région de l’Afrique Centrale (ACERAC) dans l’Archidiocèse de Brazzaville, la validité de l’Enquête diocésaine (Procès diocésain) de la Cause de Béatification et de Canonisation du Cardinal Émile BIAYENDA la Congrégation pour les Causes des Saints à Rome, la célébration du deuxième Synode consécutif sur la famille à Rome, la pose de la première pierre à Pointe-Noire de l’Université Catholique du Congo, l’ouverture du Jubilé de la Miséricorde divine dont l’expérience et l’effectivité vont être mieux ressenties pendant l’année 2016 qui s’annonce, etc.

Quant aux événements malheureux, il y en a eus aussi. Je fais allusion aux différents cas de maladies que nous avons dans le clergé diocésain, comme dans certains Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique, sans oublier nos fidèles laïcs éplorés aussi par des maladies de toutes sortes... J’ai aussi une pensée pieuse pour tous ceux qui nous ont quittés au cours de cette année 2015 : Paix à leurs âmes !

Mon vœu le plus ardent, est de nous inviter à vivre cette nouvelle année qui nous sera offerte dans quelques heures, dans la sagesse, dans la responsabilité, dans la reconnaissance, avec l’intelligence des gens avisés et dans la prière. Beaucoup de rendez-vous historiques nous attendent. C’est à juste titre que les Évêques du Congo, réunis à Liambou pour leur retraite annuelle, ont lancé une nouvelle croisade pour la paix en faveur de notre Église et de notre pays. Ne nous lassons pas de supplier le Seigneur pour la cause de la paix.

Profitant de cette Année de la Miséricorde, force est de nous laisser interpeller à ne pas céder le pas à la tentation de la violence, de l’intolérance, des appétits démesurés et à des actions ou actes pouvant mettre en péril le climat de paix que nous réclamons tous de façon unanime. Il ne nous faut pas baisser les bras. Nous n’avons pas le droit de céder au découragement, à la déprime, encore moins à la peur du lendemain. Restons en éveil pour guetter l’aurore du salut et de la paix.

La première lecture que nous avons écoutée nous met en garde contre des anti-Christs. Cet extrait de la première lettre de Saint Jean est très précis : « ...or, il y a maintenant beaucoup d’anti-Christs... Ils sont sortis de chez nous mais ils n’étaient pas des nôtres, ils seraient demeurés avec nous ». Dieu merci ! Saint Jean est conscient que nous avons la connaissance, celle de l’amour de Dieu et du prochain ; c’est cela la vérité et « de la vérité ne vient aucun mensonge ». Nous avons donc les moyens et la capacité de combattre ces anti-Christs qui peuvent faire obstacle à notre marche normale vers la paix, vers le salut. Tout au début du christianisme, St Jean souffrait déjà de l’action des chrétiens qui abandonnaient la foi chrétienne. La dernière heure dont parle l’apôtre est l’heure du temps présent, celle qui va de la résurrection du Christ jusqu’à sa venue à la fin des temps. C’est essentiellement, le temps de l’Église, notre temps. Ce temps est pour St Jean, caractérisé par la présence des Anti-Christ. Ayant d’abord appartenu à la Communauté, ils ont ensuite abandonné la doctrine chrétienne, en entraînant dans leurs erreurs, plusieurs frères dans la foi. Cela a toujours été un problème pour la vie de l’Église, une cause de beaucoup de divisions et de souffrances.

Dans la dynamique de Noël, puisque nous sommes encore dans l’Octave de la Nativité, accueillons avec bienveillance et enthousiasme la Lumière du monde, la Parole de Dieu faite chair, lisons-nous dans le Prologue de Saint Jean, lu comme évangile du jour. Car, nous avons énormément besoin d’être éclairés dans notre vie, dans notre agir et le meilleur éclairage vient de Jésus Lui-même : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde ».

J’aimerais, en cette nouvelle année, pour vous mes prêtres et vous les consacrés qui œuvrez dans l’Archidiocèse de Brazzaville, que vous soyez des guetteurs, des veilleurs, des gens qui, habités par la Lumière du Christ, orientent et accompagnent leurs frères dans la vie de tous les jours et dans les moments décisifs de cette vie. Faites-le au nom de l’Évangile, en vous appuyant sur le même Évangile et en n’enseignant que la paix, la réconciliation, la justice et l’amour de l’autre. Encadrez les jeunes de vos communautés paroissiales et de vos communautés chrétiennes, pour qu’ils restent accrochés au Christ leur vrai Leader et leur salut. Par votre comportement, et votre conduite, faites la joie de vos paroisses et de vos paroissiens.

Sur le plan matériel, je tiens à faire avancer le chantier de la Maison de retraite des prêtres. Pour cela, redoublons d’efforts pour rendre ce rêve réalité, en faisant des enjambées significatives au cours de l’année 2016. Soyons inventifs pour arriver à construire cette maison qui, au fil des jours et au regard des besoins qui deviennent davantage concrets, s’avère être une nécessité indispensable pour aider ceux des prêtres qui, atteints par la vieillesse ou par la maladie, ont besoin des structures adéquates pour vivre et continuer à louer Dieu, ainsi qu’à le servir dans la condition actuelle qui est la leur.

Que vos communautés de vie, durant cette année 2016, soient des « petits paradis » où il fait bon vivre à cause de la chaleur fraternelle et l’harmonie qui doivent y régner. Cela présuppose l’écoute réciproque, le vrai dialogue, la charité fraternelle et la volonté de vivre ensemble l’Évangile à la manière des membres de la première Communauté dont parle le livre des Actes des Apôtres au chapitre 4, 32 et suivants.

J’attends aussi la prise en charge effective des jeunes prêtres de moins de cinq (5) ans par l’équipe mise en place il y a déjà deux (2) ans. Tout travail s’apprend. Les années passées sur le banc de l’école, des séminaires sont nécessaires. Mais, elles doivent être complétées par une vie d’apprentissage par des aînés capables et dignes. Aux jeunes prêtres, je demande aussi de se laisser accompagner et d’apprendre humblement. Aux aînés, je réclame le bon exemple et la volonté de donner un bon héritage à ceux qui leur sont confiés.

Enfin, nos paroisses doivent vivre fructueusement l’Année de la Miséricorde en accueillant et en profitant des grâces du Tableau pèlerin de la Divine Miséricorde qui est en train de parcourir nos paroisses. C’est l’occasion de confier nos familles, invitées cette année à vivre et annoncer la Miséricorde, à la Divine Miséricorde en vue de s’enraciner dans la foi et dans l’écoute ainsi que la mise en pratique de la Parole de Dieu. « La miséricorde de Dieu est sa responsabilité envers nous. Il se sent responsable, c’est-à-dire qu’il veut notre bien et nous voir heureux, remplis de joie et de paix. L’amour miséricordieux des chrétiens doit être sur la même longueur d’onde. Comme le Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres ». (Pape François, Misericordiae vultus, 10)

Et pour nous les Évêques et les prêtres, le Pape François qui s’alarme du risque de rigidité des prêtres a ses mots : la miséricorde pour en finir avec la « rigidité cléricale »

(RV) Il y a cinquante ans étaient promulgués deux décrets conciliaires : Optatam Totius et Presbyterorum Ordinis, sur la formation des prêtres. Ces documents ont été au cœur d’une conférence organisée cette semaine par la Congrégation pour le Clergé. Ce vendredi 20 novembre 2015, les participants ont été accueillis par le Pape François qui en a profité pour revenir sur cette formation des prêtres, et surtout sur le rapport entre les clercs et les laïcs.

Marie Duhamel revient sur cette intervention du Saint-Père.

«  Le prêtre est un homme qui naît dans un certain contexte humain ». Le Pape rappelle une vérité toute simple : ils «  ont une histoire, ils ne sont pas des champignons qui poussent de manière improvisée dans une cathédrale le jour de leur ordination ». Cette vie et cette expérience doit être prise en compte lors de la formation personnalisée au séminaire. Parmi les lieux de vie où le futur prêtre a été façonné, figure la famille, « centre de pastorale vocationnelle ».

« Un bon prêtre, souligne le Pape, est donc avant tout un homme avec sa propre humanité, qui connait sa propre histoire, avec ses richesses et ses blessures, et qui a appris à faire la paix avec soi-même, atteignant la sérénité de fond, celle d’un disciple du Seigneur ». C’est ainsi, «  pacifié », qu’il pourra répandre la « sérénité autour de lui ». Pas question donc qu’un prêtre soit « triste, nerveux ou dur de caractère ; ça ne va pas et ça ne fait pas de bien ni au prêtre ni à son peuple ». Et de demander à ce que «  les fidèles ne paient pas la névrose des prêtres ». Le prêtre ne doit donc pas perdre « ses racines ».

De là, il doit agir en faveur des hommes, car «  nous ne sommes pas prêtres pour nous-mêmes et notre sanctification est étroitement liée à celle de notre peuple », explique le Pape. Se le rappeler aide à être « joyeux mais pas superficiels (…) pasteurs et non fonctionnaires ». Et le Pape confie : « un prêtre doit apprendre à être joyeux, il ne doit jamais perdre la capacité de joie : s’il la perd, il y a quelque chose qui ne va pas. Et moi je vous le dis sincèrement, moi j’ai peur de devenir rigide ».

« Ce qui est né du peuple doit rester avec le peuple » insiste enfin le Pape. Le prêtre n’est pas « un professionnel de la pastorale ou de l’évangélisation », ni même un philanthrope. «  On devient prêtre pour être au milieu des gens ». C’est grâce à la proximité, à un regard d’amour et à la miséricorde l’on peut évangéliser.

Cette proximité, les évêques doivent également en être dotés envers leurs prêtres. Et doivent rester dans leur diocèse : «  le décret de résidence de Trente est encore en vigueur ». Pas question de refuser de recevoir un prêtre qui en fait la demande parce que l’évêque est parti à une conférence ou en voyage «  en Amérique ».

Le Pape souhaite que chaque homme soit touché par la miséricorde, par la tendresse de Dieu pour les déverser sur les autres.

Puisse le Seigneur Jésus, Petit Enfant couché dans la mangeoire de nos différentes crèches, nous transmettre son humilité et sa soif de sauver pour que, à notre tour, nous soyons des témoins de Sa Miséricorde et de Son Amour.

Amen !

Monseigneur Anatole MILANDOU, Archevêque de Brazzaville
Paroisse Cathédrale Sacré-Cœur, jeudi 31 décembre 2015

 


 

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