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BÉNÉDICTION DE LA NOUVELLE ÉGLISE PAROISSIALE DE SAINT PAUL DE MADIBOU

Publier le 2 février 2016

Isaïe 35, 4-7 ; Actes 22, 3-16 ; Marc 16, 15-18

 - Excellence Monsieur le Président de la République,
- Madame l’Épouse du Chef de l’État,
- Mes Confrères Évêques,
- Messieurs les Vicaires Généraux,
- Monsieur le Chargé d’Affaires de la Nonciature
- Monsieur le Secrétaire Général de l’ACERAC,
- Monsieur le Vicaire Épiscopal, chargé de la Vie Consacrée,
- Messieurs les Recteurs des Séminaires et Maisons de Formation,
- Messieurs les Curés Doyens,
- Monsieur le Curé de la Paroisse Saint Paul de Madibou,
- Chers Responsables de l’Union des Supérieurs Majeurs du Congo,
- Chers Prêtres,
- Chers Religieux et Religieuses,
- Mes Dames et Messieurs les membres du Gouvernements
- Monsieur le Maire de l’Arrondissement n°8 Madibou
- Honorables Députés
- Mesdames et Messieurs les Membres du BEDAL,
- Chers Responsables diocésains des Mouvements d’apostolat,
- Chers Paroissiens de Saint Paul de Madibou,
- Frères et Sœurs,
- Bien-aimés de Dieu, Membres du Peuple de Dieu !
- Distingués Invités en vos rangs et qualités,

Ce matin, la Paroisse de Madibou nous a donné rendez-vous pour faire monter ensemble une immense et belle action de grâce ensemble grâce pour cette œuvre réalisée en l’honneur de notre Dieu Créateur.

Il y a sept ans, exactement le 31 janvier 2009, nous nous étions retrouvés ici à Madibou dans l’enceinte de quelques pans de mûrs qui ressemblaient à un chantier en ruine, avec tous les mouvements d’apostolat de notre Archidiocèse pour l’échange des vœux. Le but était de sensibiliser les chrétiens de l’Archidiocèse à l’occasion du bimillénaire de la naissance de St Paul, sur l’aide à apporter à cette paroisse pour la construction de la toiture de l’Église.

Aujourd’hui, nous avons donc la joie de nous retrouver ici pour célébrer l’Eucharistie au cours de laquelle nous allons procéder à la bénédiction de l’Église.

« Si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que peinent les bâtisseurs ». (Psaume 127, 1)

Les mots du Psalmiste nous rejoignent dans l’enthousiasme qui nous a habités durant cette période, quoique longue, mais aujourd’hui qui paie grâce à notre volonté de bien faire et de réussir. Nous nous sommes donné la main pour aller de l’avant dans ce projet commun. Tout à l’heure, à la fin de cette célébration eucharistique j’y reviendrai pour honorer ceux qui auront tout fait pour que ce projet aboutisse.

Le Saint Patron de cette église de Madibou est Saint Paul, dont la fête mise en relief par cette paroisse est sa conversion qui intervient, chaque année le 25 Janvier. Autrement dit, en célébrant cette fête patronale aujourd’hui, nous le faisons, conformément au langage liturgique, de façon extérieure. En effet, la fête de la Conversion de Saint Paul est intervenue il y a 5 jours, le lundi dernier. Nous avons exprès choisi ce jour férié pour vivre cette célébration avec solennité et avec une participation massive des chrétiens de l’Archidiocèse de Brazzaville.

En cette année jubilaire de la miséricorde, la conversion de St Paul est pour nous les chrétiens une manifestation des merveilles accomplies par la grâce du Seigneur dans cet homme rendu docile à cette grâce. En effet, un tel changement n’est possible que par l’œuvre de Dieu qui fait miséricorde et appelle qui il veut par miséricorde et pour témoigner de sa miséricorde. Ainsi St Paul sera touché par la tendresse de Dieu et en prêchera désormais la miséricorde « À moi, autrefois blasphémateur et persécuteur..., il m’a été fait miséricorde » (1Tm 1,13) St Jean Chrysostome dans son homélie sur St Paul nous parle de la miséricorde de Dieu : C’est la miséricorde de Dieu qui transforme le persécuteur en apôtre ; c’est elle qui change le loup en berger, et qui a fait d’un publicain un évangéliste (Mt 9,9). C’est la miséricorde de Dieu qui, touchée de notre sort, nous a tous transformés ; c’est elle qui nous convertit.

En voyant le goinfre d’hier se mettre aujourd’hui à jeûner, le blasphémateur de jadis parler de Dieu avec respect, l’homme ignoble d’autrefois n’ouvrir sa bouche que pour louer Dieu, on peut admirer cette miséricorde du Seigneur. Oui, frères, si Dieu est bon envers tous les hommes, il l’est particulièrement envers les pécheurs.

L’Évangile que nous venons d’écouter, évangile de la Fête de la Conversion de Saint Paul, parle de la mission des disciples. C’est une mission importante, nécessaire et de qualité. Cette mission commence par l’annonce de la Bonne Nouvelle qui consiste essentiellement à proclamer que Dieu nous aime et nous guide dans notre vie. Proclamer l’Évangile, annoncer la Bonne nouvelle est la tâche à laquelle va s’adonner désormais St Paul au lendemain de sa conversion Il va prêcher la Parole de Dieu contre vents et marrées, avec zèle et ardeur. « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (1 Co 9,16). Alors que St Paul n’a pas connu Jésus de son vivant, sa prédication sera centrée pourtant sur le Christ qui a souffert, est mort et ressuscité et est entré dans la gloire du Père. « Et si le Christ n’est pas ressuscité, dira-t-il aux Corinthiens, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (I Co 15, 14). Paul a découvert simultanément que Jésus de Nazareth qu’il voulait combattre dans ses disciples est le Dieu vivant et qu’il s’identifie à son Église, aux chrétiens qu’il persécutait.

La conversion de St Paul fut un événement retentissant qui a bouleversé sa vie et marqué un tournant décisif dans la vie de la jeune Église Avec Paul toutes les barrières tomberont. L’Église s’ouvre au monde païen, devient universelle, un peuple sans frontière représenté par l’Église où « il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Col 3, 28)

Chrétiens de Madibou, chrétiens de Brazzaville, en ces temps qui sont importants pour notre Église, pour notre pays, c’est avec toutes mes forces et toutes mes énergies que je vous convie à semer la paix, à annoncer la paix, à vivre la paix et à l’entretenir, à la suite du Christ qui nous a fait le don de la paix. Sinon, ce sont vos propres enfants qui vont détruire ce que vous les parents vous construisez dans la sueur, le labeur.

A chaque eucharistie, nous nous donnons le mbote, signe de la paix. C’est l’affirmation d’une nécessité du vivre ensemble et de cheminer ensemble pour l’édification d’une communauté de vie, d’une société digne de ce nom, et pour rappeler l’importance du lieu où nous sommes, c’est aussi une exigence pour constituer une communauté paroissiale. St Paul a été le fondateur de nombreuses communautés qui lui étaient chères et dont il affermissait la foi par ses nombreuses lettres ? Et il y fustigeait les divisions.

On ne peut pas fonder une communauté paroissiale en prêchant tout le temps la division, en ne s’ouvrant pas aux autres membres de la communauté, en n’étant pas engagé dans la voie de construire et de vivre un idéal commun. A cet effet, comme Saul auparavant devenu Paul après la conversion, on est invité à un renouvellement constant et permanent dans notre vie. Saul avait un objectif à atteindre et il l’assume lorsqu’il affirme : « ... je défendais la cause de Dieu avec une ardeur jalouse comme vous le faites tous aujourd’hui. J’ai persécuté à mort les adeptes de la Voie que je suis aujourd’hui : je les arrêtais et les jetais en prison, hommes et femmes ; le grand prêtre et tout le conseil des Anciens peuvent en témoigner ».

Mais, c’est cela la vraie leçon à tirer de cet aveu, il est passé de la mort à la vie : « Donc, comme j’étais en route et que j’approchais de Damas, vers midi, une grande lumière venant du ciel m’enveloppa soudain. Je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait ».

C’est autant dire que c’est en chemin que Saul est saisi. Sa conversion sera son changement de direction : il allait persécuter, voilà qu’il va annoncer la Bonne Nouvelle". En d’autres termes, la conversion ne choisit pas le lieu, le temps, etc. Nous le disons si bien : "le temps de Dieu n’est pas le nôtre". L’important est d’être attentif à son appel et d’être capable de discerner ce qu’il nous dit. Même Saul, devenu Paul, a dû être assisté par un plus averti que lui : Ananie. D’où l’importance de la complémentarité ou de la collaboration dans l’édification d’une communauté paroissiale ou d’une société.

En effet, quand on analyse le contenu de la mission que le Seigneur nous confie, on se rend bien compte de la nécessité de se mettre ensemble pour former un corps, une équipe, équipe bien aguerrie pour affronter la mission. Jésus assigne à ses disciples les objectifs suivants : chasser les esprits mauvais ; parler un langage nouveau ; devenir invincibles (prendre les serpents dans les mains, et boire un poison mortel sans mourir...) ; guérir les malades.

C’est une mission exaltante, ardue et exigeante. Elle doit être réalisée par toute la communauté paroissiale, autour et sous la direction du Pasteur qui est mis à la tête. C’est lui qui doit savoir organiser ses brebis pour une bonne efficacité et un bon rendement. C’est pourquoi nous insistons, dans notre Archidiocèse, sur l’existence et le fonctionnement des organes de collaboration pastorale dans toutes nos paroisses.

L’acte que nous posons aujourd’hui, révèle votre capacité et votre sens d’Église. Vous avez fait montre d’une cohérence, d’une cohésion et d’une volonté d’être ensemble pour relever ce pari, relatif à la construction de cette église qui est l’œuvre de vos efforts, mais d’un apport considérable du Président de la République à qui j’adresserai, à la fin de notre célébration eucharistique, la profonde reconnaissance de notre Archidiocèse de Brazzaville.

Je voudrais terminer cette méditation en invitant votre communauté paroissiale de Madibou à méditer cet extrait du Psaume 127 que j’ai cité au début de cette méditation : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que peinent les bâtisseurs ».

Car, c’est à Lui, Notre Seigneur, que nous devrions rendre gloire pour toutes les merveilles qu’Il accomplit dans notre vie. Cet extrait insinue aussi que la vraie maison du Seigneur à bâtir, est la Famille de Dieu que nous sommes appelés à former continuellement. A Saint François d’Assises, le Seigneur réclamait la construction de la Maison. Et, François avait eu du mal à discerner que la Maison à laquelle Dieu lui parlait dans la vision était Son Corps Mystique que nous formons tous. Chaque chrétien, suivant la condition qui est la sienne, est appelé à collaborer, à participer à l’édification de l’Église.

Prenons conscience de notre rôle et de notre place, afin de répondre adéquatement et promptement à l’invitation divine en faisant notre devoir.

Que le Seigneur bénisse les chrétiens de Madibou, qu’Il sanctifie Son Église et qu’Il protège notre pays le Congo, pour sa plus grande gloire.

Amen !

Monseigneur Anatole MILANDOU, Archevêque de Brazzaville
Madibou, samedi 30 janvier 2016

 


 

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