Site de l'Archidiocèse de BRAZZAVILLE
Accueil > Pasteurs > Paroles de nos Pasteurs > Anatole Milandou > CLÔTURE DE L’ANNÉE DE LA MISÉRICORDE

CLÔTURE DE L’ANNÉE DE LA MISÉRICORDE

Publier le 24 novembre 2016

Excellence, Mgr le Nonce Apostolique
Monsieur le Vicaire Général
Monsieur le Secrétaire Général de l’ACERAC
Monsieur le Secrétaire Général de la CEC
Monsieur le Vicaire épiscopal
Messieurs les Curés Doyens
Révérends Pères et Frères Provinciaux
Révérendes Sœurs provinciales
Monsieur les Recteurs des Séminaires
Chers Confirmands
Chers Frères et Sœurs,

Notre célébration eucharistique de ce matin marque la fin de l’Année Sainte du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, année ouverte le 8 décembre 2015 en la Solennité de l’Immaculée Conception et qui se clôture aujourd’hui en la Solennité du Christ-Roi de l’Univers.

Nous sommes en union spirituelle avec Sa Sainteté le Pape François qui aussi, en ce moment, est en train de clôturer ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde par une célébration eucharistique dans la Basilique Saint Pierre de Rome, en compagnie des nouveaux Cardinaux créés pendant le Consistoire d’hier et avec de nombreux pèlerins partis du monde entier, parmi lesquels quelques chrétiens de notre pays.

J’ose croire que cette Année Sainte a été mise à profit par tous et chacun de nous, pour redécouvrir le Visage Miséricordieux de Dieu comme l’indique le document officiel du Pape François, document lançant cette année jubilaire : Misericordiae vultus.

En effet, le Pape a voulu que ce Jubilé fût un temps favorable, pour comprendre que Jésus-Christ est le visage de la Miséricorde du Père. Celle-ci est source de joie, de sérénité et de paix.

C’est un beau programme de vie et de sainteté qui nous a été donné, au cours de cette Année Sainte. Cela est bien exprimé dans le document du Pape : "C’est un programme de vie aussi exigeant que riche de joie et de paix. Le commandement de Jésus s’adresse à ceux qui écoutent sa voix (cf. Lc 6, 27). Pour être capable de miséricorde, il nous faut donc d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Cela veut dire qu’il nous faut retrouver la valeur du silence pour méditer la Parole qui nous est adressée. C’est ainsi qu’il est possible de contempler la miséricorde de Dieu et d’en faire notre style de vie" (Pape François, Misericordiae vultus, 13). Qui plus est, cela devait être accompagné d’un ensemble d’actes ou d’œuvres à réaliser, en vue de bénéficier concrètement et efficacement de cette Miséricorde. C’est ce que le Pape a appelé les œuvres corporelles et spirituelles de la Miséricorde. Je me permets de nous les rendre encore présents, afin de nous regarder courageusement et objectivement pour une bonne et adéquate appréciation de nous-mêmes :"Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts" (Pape François, Misericordiae vultus, 16).

Mais n’oublions pas la 8ème œuvre corporelle et spirituelle de miséricorde ajoutée par le Papa François : la sauvegarde de la création. Dans son message à l’occasion de la journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, le Pape écrit ceci :

Donc, je me permets de proposer un complément aux deux listes traditionnelles des sept œuvres de miséricorde, ajoutant à chacune la sauvegarde de la maison commune.

Comme œuvre de miséricorde spirituelle, la sauvegarde de la maison commune demande « la contemplation reconnaissante du monde qui « nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre ». Comme œuvre de miséricorde corporelle, la sauvegarde de la maison commune demande de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme […] et se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur  »

C’est un tableau précis qui a été mis devant nos yeux, nos oreilles pour comprendre le sens de notre identité chrétienne, la pertinence de notre appartenance au Christ et cette soif de répondre, au jour le jour, à l’appel du Seigneur par un esprit d’abandon total entre les mains de Dieu.

C’est à cet appel qu’il a fallu répondre, de façon réelle, durant cette Année jubilaire. Cela ne signifie nullement que dépassée cette Année, ces exigences seraient mises dans les oubliettes. Bien au contraire ! Cette Année aura été un temps de ressourcement, une année de recyclage, un temps de formation permanente, un tremplin pour devenir davantage ce que nous sommes appelés à être : de vrais et fidèles enfants de Dieu, ayant répondu et continuant à répondre à l’invitation d’être "Miséricordieux comme le Père Céleste".

Par ailleurs, nous avons voulu, pour notre part, auréoler la clôture de cette Année Sainte par le Sacrement de Confirmation qui va être conféré à nos catéchumènes. C’est un choix pastoral de notre Archidiocèse de Brazzaville qui a une valeur pédagogique, en ce sens que nous avons voulu rappeler à nos catéchumènes, les Confirmands, que la Confirmation, un des sacrements de l’initiation chrétienne et considéré comme celui de la maturité chrétienne, fait d’eux de véritables témoins du Christ, le Christ présenté par le Pape lui-même comme "le visage de la Miséricorde divine".

Ainsi, en recevant la confirmation, les candidats à ce sacrement sont configurés au Christ d’une manière plus parfaite. C’est pour qu’ils puissent lui rendre témoignage en vue de l’édification de son Corps dans la foi et la charité, qu’ils reçoivent ce sacrement. "La Confirmation appelle au témoignage et donne l’aptitude au témoignage. Le confirmé témoigne pour bâtir l’Église. Comme les premiers chrétiens formèrent tout de suite une communauté de croyants, ainsi le confirmé est-il appelé à prendre une part active à la vie de l’Église." (Pierre JOUNEL, La célébration des Sacrements, p.276).

Vous donc qui allez tout à l’heure recevoir le sacrement de confirmation, vous serez des envoyés du Christ dans le monde pour que, à partir de votre témoignage de vie, vous contribuiez à faire arriver le Règne de Dieu. Ce Règne où l’on vit l’amour de Dieu et l’amour du prochain, où on promeut et consolide la paix.

L’évangile que nous venons de lire nous enseigne que, à tout moment de notre vie, Dieu peut nous sauver. L’important est d’exprimer clairement la volonté de conversion et d’adhésion à Son Message de salut. C’est le sens de l’admission immédiate et automatique du deuxième Larron qui, tout en reconnaissant ses limites, manifeste sa volonté d’entrer dans le Royaume du Christ : "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume." La réponse du Christ à cette sollicitation est très réconfortante et bienveillante : "Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis."

Avec cette réponse et cette promesse, Jésus-Christ prouve clairement qu’il est le Visage de la Miséricorde du Père. Et, cela devrait nous encourager et nous conforter dans notre foi en Lui, dans notre adhésion à Son Message de salut.

S’agissant de la Fête du Christ-Roi de l’Univers, faisons simplement remarquer que c’est une fête qui nous aide à bien cerner la vraie mission du Christ pour et auprès de nous : apporter le salut au Monde. Cette mission qui fait de Lui le Roi de l’Univers, s’est réalisée sur un lieu qui, selon toute vraisemblance, est à l’opposé de nos attentes et de nos considérations humaines. Il s’agit de la croix qui est le trône à partir duquel nous sommes sauvés. En effet, la croix était considérée comme lieu de supplice et réputé honteux ; et, pourtant c’est là que le Christ nous a offert le salut, faisant ainsi de la croix l’aspiration de tout disciple qui aimerait se mettre à sa suite : "Si quelqu’un veut devenir mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive..."

Autrement dit, pour entrer dans la royauté du Christ, il nous faut être humbles, serviables, capables d’aimer les autres et les estimer supérieurs à nous. Il est important, pour nous de faire, école auprès de Jésus-Christ qui n’a pas hésité de se faire petit, humble, devenant obéissant jusqu’à mourir sur la croix. Tout ceci a été fait, par le Christ, pour nous.

Suivons son exemple et imitons-le dans sa donation totale, en sachant pardonner, et en étant les témoins de la Miséricorde de Son Père et de Sa Bonté vis-à-vis de nos frères et sœurs, pour notre salut et pour la plus grande gloire de Dieu.

Amen !

Monseigneur Anatole MILANDOU, Archevêque de Brazzaville
Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, Place Mariale, dimanche 20 Novembre 2016

 


 

  Haut de page