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Grand jubilé du 40ème anniversaire de la mort du Cardinal Émile Biayenda : Le colloque scientifique sur la vie du Cardinal Biayenda a tenu ses promesses

Publier le 23 mars 2017

Le colloque scientifique programmé dans le cadre du grand jubilé du 40ème anniversaire de la mort du Cardinal Émile Biayenda s’est tenu du 14 au 15 mars 2017, en la cathédrale Sacré-Cœur, sur le thème : « Cardinal Émile Biayenda, une vie donnée à Dieu, à l’Église et à l’humanité ».

Le présidium à l’ouverture du colloque.

Ouvert par Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville, en présence de NN.SS Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président de la C.E.C (Conférence Épiscopale du Congo), Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala. La clôture de ce colloque présidée également par Mgr Milandou a connu la participation de Mgr Joseph-Marie Ngoui Akanzi, prélat de Sa Sainteté, directeur spirituel du Petit-séminaire Saint-Paul de Bangui, doyen du clergé centrafricain, de nombreux fidèles chrétiens venus des paroisses de l’archidiocèse de Brazzaville, des grands séminaristes conduits par leurs recteurs des deux grands séminaires (théologat et philosophat), des ouvriers apostoliques, des personnalités diverses, notamment, les professeurs Charles Zacharie Bowao, David Mavouangui, Prosper Massoumou, ainsi que d’éminents conférenciers pour la plupart des universitaires.

Dans son allocution, Mgr Anatole Milandou espère que les conclusions du colloque permettront aux membres du comité scientifique d’élucider certains aspects quant à l’aboutissement heureux du procès de béatification et de canonisation du Cardinal Émile Biayenda. Il a illustré ses propos en prenant appui sur quelques paragraphes de l’ouvrage de l’abbé Adolphe Tsiakaka intitulé : « Émile Biayenda, grandeur d’un humble ». « À travers donc l’organisation de ce colloque, nous entreprenons une démarche très noble qui consiste à redécouvrir le visage du Cardinal Émile Biayenda, celui d’une vie donnée à Dieu, à l’Église et à l’humanité. Ainsi, il nous permettra de percevoir dans une pleine tension d’espérance, l’aboutissement de sa cause avec les efforts consentis de nous tous et de toute notre Église qui est au Congo. J’en ai la certitude que nous parviendrons à l’aboutissement de cette œuvre gigantesque », a souligné Mgr l’archevêque.

Le colloque a permis d’aborder la vie du Cardinal Biayenda sous plusieurs angles : « repères biographiques » ; « regard doctrinal et pastoral » ; « regard biblique et spirituel » et « regard canonique ». La modération des différents panels dans lesquels des communications de niveau académique ont été faites, a été assurée par le professeur Dominique Ngoïe-Ngalla, M. Pascal Ngayama, ancien diplomate, les abbés Vivien Carol Étouolo et Armel Gélase Kema, tous deux du Grand séminaire de théologie Cardinal Émile Biayenda. Les grands séminaristes ont aussi, apporté une grande contribution à ce colloque, avec la présentation, sous forme de récital, de la biographie détaillée du Cardinal.

Les communications ont été faites comme prévu dans le programme publié dans nos deux précédentes éditions. Le colloque s’est achevé par une table-ronde qui a réuni six interlocuteurs sur le thème : « Le Cardinal Émile Biayenda, un homme ouvert à tous et un pasteur bienveillant pour tous », sous la modération du professeur François Lumwamu. Cette table-ronde s’est focalisée sur des témoignages pathétiques et poignants, qui ont suscité beaucoup d’émotion. Jeune prêtre à l’époque, puisqu’ordonné en juin 1976, l’abbé Sébastien Zoubakela a fait le témoignage de l’enlèvement du cardinal, le 22 mars 1977, dans l’après-midi, par trois personnes venues à bord d’une jeep militaire. C’était l’émotion et la consternation dans l’église. Et pourtant, le matin de ce 22 mars, l’abbé Zoubakela était venu proposer au Cardinal de se déplacer hors de Brazzaville, pour être à l’abri des tensions à cause de l’assassinat du Président Marien Ngouabi et de l’insécurité qui régnait. Le Cardinal n’a eu que cette réponse : « Où allez et que deviendra le peuple de Dieu qui m’a été confié ? Non je reste sur place ». Une attitude qui montre comment le prélat a assumé, avec courage et humilité, son destin, pour sauver son peuple.

Autres faits marquants, au cours de l’homélie prononcée à la messe du 23 mars dans l’après-midi, l’abbé Louis Badila, alors vicaire capitulaire, invita la chrétienté de l’archidiocèse au calme, pour que le pire ne se produise pas à Brazzaville. Car il y avait déjà une tension vive dans la ville, en cette période de crise due à l’assassinat du Président de la République, Marien Ngouabi et de l’Archevêque, le Cardinal Émile Biayenda.

Le prélat de sa Sainteté, Mgr Marie Joseph Ngoui Akanzi, âgé aujourd’hui de 90 ans, a indiqué que le Cardinal était son grand ami depuis le Séminaire Libermann de Brazzaville, voire depuis le petit séminaire de Mbamou. Un homme simple et obéissant qui ne dérangeait pas. Mgr Louis Portella Mbuyu a quant à lui, fait savoir que la vie du Cardinal était résumée en trois mots comme l’apôtre Paul, à savoir : humilité, patience et douceur. Sr Jacqueline Moundelé a relaté les faits qui ont précédé les jours qui ont suivi la maladie et la mort de Mgr Théophile Mbemba, premier archevêque congolais, fondateur de la Congrégation des religieuses congolaises du Rosaire, avant que le Cardinal devienne leur parrain pour les fortifier dans la foi. Pour Sr Claire Barlovatz, de la Congrégation de Saint Joseph de Cluny, le Cardinal avait pour seul souci, d’accompagner les jeunes séminaristes et il prodiguait des conseils à ceux qui quittaient le séminaire. Pour Sr Marie-Thérèse Ongayolo, suivant son témoignage présenté par Sr Claire Barlovatz, le Cardinal était un homme ouvert à tout le monde, remarquable par son humilité.

Au terme de ce colloque, des recommandations ont été adoptées portant sur la nécessité d’une formation complémentaire en ce qui concerne le parcours qui conduit au presbytérat ; la dimension universelle de la cause de béatification et de canonisation du Cardinal Émile Biayenda ; le recueil et la publication des écrits du cardinal et sa thèse, pour favoriser les études ultérieures sur sa personne, son œuvre comme repères essentiels de l’histoire de l’Église et du Congo ; l’organisation des journées scientifiques au-delà de ce colloque, pour mieux connaître les écrits du Cardinal ; la recherche de nouvelles pistes d’éducation en parallèle avec le mbongui selon la vision du Cardinal Émile Biayenda ; la promotion de la dévotion à la spiritualité au Cœur Sacré de Jésus, pour développer une culture du pardon, un matériau favorable à la construction d’un monde sans vengeance ; l’attente, dans une grande espérance, de l’aboutissement du procès de béatification et de canonisation du Cardinal Émile Biayenda. Enfin, les organisateurs ont promis que les actes de ce colloque seront publiés dans un document général.

Pascal BIOZI KIMINOU
et Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA

 


 

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