Allocution de clôture de la Session pastorale précédant l’ouverture officielle de l’Année pastorale 2018-2019
Publier le 15 octobre 2018
Chers Frères et Sœurs,
« Combattons les antivaleurs au sein de notre Église locale ». C’est le thème que nous avons choisi pour cette nouvelle année pastorale dans notre Archidiocèse. Pendant ces trois jours, nous avons appris comment ce thème doit être compris, traité et approfondi.
Ce n’est plus un secret pour personne, et nous en sommes tous conscients : il y a beaucoup d’antivaleurs dans notre Église locale. Certes les comptes rendus des différents ateliers nous ont faits percevoir l’ampleur de ce phénomène qui gangrène notre mission évangélisatrice, mais aussi l’engagement que nous prenons pour les combattre énergiquement par les moyens suggérés, parce que nous les avons jugés appropriés. Les points d’information que nous venons d’écouter s’inscrivent également dans cette même logique et dynamique de combattre les déviances actuelles dans notre diocèse.
Je ne peux que me réjouir d’un tel travail. Car derrière l’exploitation de ce thème, nous amorçons un cheminement de conversion sincère et profonde. Témoignons de Jésus-Christ tel que l’Église dont nous sommes membres et que nous aimons, nous l’enseigne. C’est cet enseignement de l’Église justement qui doit constituer le contenu des formations que pratiquement tous ont proposées comme l’un des moyens de lutte contre ces antivaleurs au sein de notre Église locale.
En effet, j’aimerais voir des actions concrètes de changement dans le fonctionnement des services diocésains et des mouvements d’apostolat tant au niveau paroissial et diocésain, durant cette nouvelle année pastorale. J’aimerais voir des améliorations dans nos célébrations liturgiques. Cela veut dire que ma lettre circulaire Soignons nos célébrations liturgiques, doit rentrer en vigueur. Je demande à la Commission pastorale d’en faire une nouvelle impression pour qu’elle soit à la portée de tous, dans les paroisses et les aumôneries diocésaines des mouvements d’apostolat.
Toujours dans ce registre d’amélioration, je demande une grande transparence dans la gestion des finances du diocèse, des paroisses, des Commissions Diocésaines et des Mouvements d’apostolat. Que les Curés transmettent dans les délais qui leur sont impartis les offrandes de messe, les quêtes impérées, le manioc du Séminaire. Que ceux qui ont des dettes à l’Économat puissent les payer.
D’ailleurs, cela relève aussi de leur fonction, quand les délais sont dépassés, les Économes peuvent descendre dans les paroisses pour aller réclamer ce qui revient à l’Économat.
« Combattons les antivaleurs au sein de notre Église locale »
Cela veut dire changeons nos mauvaises pratiques dans l’annonce de l’Évangile. Cela veut dire convertissons-nous et croyons à la Bonne Nouvelle. Cela veut dire, enfin, vivons à travers une cohérence de vie, ce Jésus-Christ auquel nous croyons. Il convient de faire son autocritique, de faire d’abord la propreté dans sa propre maison, selon la recommandation de notre Seigneur Jésus :
Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! « Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil”, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil ; et alors tu verras clair pour ôter lu paille qui est dans l’œil de ton frère » (Lc 6,41)
Il sied de rappeler de prime abord que notre thème pastoral annuel s’inscrit dans l’optique de l’Assemblée plénière des évêques du 8 au 14 Avril 2013 à l’issue de laquelle une lettre pastorale intitulée « Face aux antivaleurs, que devons-nous faire ? » avait été initiée, mais également dans toute cette prise de conscience de tout notre peuple à vouloir éradiquer les antivaleurs de notre société.
En outre, les anti-valeurs épinglés dans les différents ateliers nécessitent notre implication comme prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs du Christ, hommes et femmes de bonne volonté, en vue de les éradiquer. De fait, tous les rapports des ateliers répertoriés, soulignent en substance une accumulation de maux dont nous sommes hélas les seuls responsables. Les valeurs humaines, celles de la vie religieuse et chrétienne d’équité, de justice, d’honnêteté, de loyauté, de pudeur, cèdent la place aux antivaleurs de corruption, d’incivisme, de violence, de débauche, de tricherie, de simonie, d’absences aux doyennés, aux retraites spirituelles, etc.
À cet effet, je souhaite :
Que soit organisée une fois par trimestre et par doyennés, des conférences-débats sur ce thème et dans le même sillage, des questions sensibles relevées comme sous thèmes dans les différents ateliers.
Qu’aux temps de l’avent et de carême, les mouvements d’Apostolat au niveau diocésain intègrent, en marge de leurs habituelles récollections, des formations relatives aux thèmes de notre année pastorale.
Je tiens enfin à vous remercier encore pour votre participation à cette session ouvrant l’année pastorale et à votre engagement dans la vie de notre Église particulière.
Sur ce, je déclare clos les travaux de cette Session précédant l’ouverture de l’Année Pastorale 2018-2019.
Je vous remercie !
Monseigneur Anatole Milandou
Archevêque de Brazzaville