LA FOI : CROIRE EN DIEU ET A TOUT CE QU’IL NOUS DIT
Publier le 12 mars 2013, par
LA FOI : CROIRE EN DIEU ET A TOUT CE QU’IL NOUS DIT
« Ce qu’il dit là est inacceptable ! On ne peut pas continuer à l’écouter ! »
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
Ce qui s’est passé en l’an 29, sous le regard du Christ, continue à se passer à notre époque, sous le regard du Christ.
Car nous aussi sommes disciples du Christ ; et nous aussi pouvons,
- soit nous remettre à lui et recevoir, de lui, la Vie Éternelle,
- soit refuser de croire en lui et nous perdre à jamais loin de lui.
Durant les premiers temps de sa vie publique, Jésus-Christ n’a pas révélé le mystère de sa personne. Il a seulement fait de très nombreux miracles et enseigné l’attitude spirituelle nécessaire pour accueillir le « Royaume de Dieu ».
Les juifs savaient que Dieu, étant le maître du monde, peut donner à un homme le pouvoir de faire des miracles. Reconnaître que Jésus en accomplissait, ne les obligeait donc pas à modifier leurs idées.
Par ailleurs, la morale que Jésus prêchait, tout en étant plus élevée que celle reçue jusqu’alors, était dans la même ligne. Bien sûr, la vivre eût été exigeant, mais l’écouter et l’admirer ne demandait pas un effort particulier.
On n’avait donc pas de raison spéciale de se fermer les yeux ; et le peuple s’écriait, plein d’allégresse : « Un grand prophète a surgi parmi nous ».
Et voici que Jésus vient d’accomplir un miracle plus éclatant que tous les précédents : 5000 hommes nourris avec 5 pains !
Du coup, c’est de l’enthousiasme !... mais pas pour longtemps !
Car, le lendemain, lorsque les gens retrouvent Jésus et accourent vers Lui, il les réprimande :
« Vous me cherchez, dit-il, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé à satiété. Recherchez non la nourriture qui nourrit le corps, mais celle qui demeure en vie éternelle ».
Et c’est le discours sur le Pain de Vie :
« Je suis le Pain vivant descendu du Ciel…..
Ma chair est vraiment une nourriture…
Celui qui me mange vivra par moi »
L’enthousiasme s’est effondré d’un seul coup !
– On ne se souvient plus des innombrables guérisons d’aveugles, de muets, d’estropiés, qu’à l’évidence la puissance humaine ne pouvait réaliser.
– On ne pense plus à l’élévation sublime de l’enseignement du Christ, signe de son origine céleste.
– On chasse même de sa pensée ce prodige éclatant réalisé, la veille, aux yeux de tous : la multiplication des pains, qui manifestait clairement que la main de Dieu était là.
Non, on ne pense plus à tout cela ; mais chacun est en train de soumettre la parole du Christ à son jugement personnel. Et, à ce critère humain, ce que Jésus vient de dire paraît insensé : « Ce qu’il dit là est inacceptable ; on ne peut continuer à l’écouter ». Et ils s’en vont !
Pas tous, cependant ; quelques-uns sont restés. Ceux-ci auraient-ils compris les propos du Christ ? — Non, ils n’y ont rien compris non plus. Ils ne comprendront que plus tard.
Pourtant, ils restent près de Jésus.
C’est que Pierre et les autres apôtres ne soumettent pas les paroles du Christ au critère de leur propre esprit.
Lorsqu’ils voyaient les premiers miracles du Christ, leur esprit ne s’arrêtait pas au bienfait accordé ou à la merveille accomplie. Mais, laissant la grâce divine agir en eux, ils reconnaissaient que les miracles étaient le signe que Jésus est l’envoyé de Dieu, et que, par conséquent, c’est Dieu qui parle par sa bouche.
Dès lors, ils ont fait remise d’eux-mêmes à ce Jésus, pour recevoir de lui tout ce que Dieu voudrait dire aux hommes.
Voilà en quoi consiste la foi ; et voilà donc en quoi doit consister notre foi :
Non pas, d’abord, considérer individuellement chacune des vérités enseignées par le Christ, mais reconnaître qu’Il est celui que Dieu nous envoie ; et, donc , croire tout ce que Dieu nous dit par lui : et notamment que ce Jésus est le Fils éternel de Dieu, égal à son Père, devenu homme pour nous sauver du péché et nous conduire à notre destinée éternelle.
On ne doit pas croire les vérités de la foi parce que notre petit jugement les estimerait vraies, mais parce que Dieu nous les enseigne.
Et refuser de croire une seule des vérités que Dieu nous a révélées, c’est rejeter la foi, car c’est nous fier à notre propre esprit, au lieu de nous fier à Dieu, qui ne peut ni se tromper ni nous tromper.
La foi est donc une soumission volontaire de notre esprit à Dieu pour recevoir tout ce qu’il nous dit, même ce nous ne comprenons pas encore.
Cette soumission de notre esprit à la Révélation divine, cette ‘obéissance de la foi’, comme dit Saint Paul, n’est pas un acte seulement intellectuel, comme lorsqu’on reconnaît que, telle personne étant plus savante que nous — ce qui est d’ailleurs le cas de Dieu ! — il y a lieu de se fier à ce qu’elle dit.
La foi est davantage que cela.
La foi en Jésus-Christ est un engagement de toute notre personne, car nous reconnaissons que nous ne pouvons faire notre salut sans lui. « Il a les paroles de la Vie Éternelles », et ce n’est que par lui que nous pouvons être introduits dans l’intimité de Dieu.
Il y aurait encore beaucoup à dire, à propos de cette foi que Dieu met en nos cœurs, pour nous unir à lui et nous acheminer vers notre destinée éternelle.
Il y aurait à considérer
- comment, à l’intérieur de la foi, Dieu nous donne une lumière, pour que nous puissions commencer à comprendre les réalités que la foi nous montre ;
- comment cette foi est une certitude qui nous permet de construire notre vie sur des bases assurées ;
- comment nous recevons le trésor de la foi par glisse et comment nous avons à le vivre en Église ;
- comment nous avons à cultiver notre foi et comment nous avons à la communiquer ;
- comment enfin cette foi doit animer tous les domaines de notre existence.
Pour l’Année spéciale de la foi, retenons surtout cette idée : la foi n’est pas d’abord l’adhésion à une collection de vérités. Elle est la foi en quelqu’un et à tout ce qu’il nous dit.
Frère Jean KOMBO-BOUTSOKI
Service Diocésain de la Catéchèse