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Homélie lors de la messe des Vœux de Nouvel An 2014

Publier le 16 janvier 2014, par Monseigneur Anatole Milandou

  • Cher Abbé Vicaire Général,
  • Cher Abbé Vicaire Judiciaire,
  • Chers Pères Provinciaux,
  • Cher Curé de la Cathédrale,
  • Chers Curés de nos Paroisses,
  • Chers Vicaires et Coopérateurs,
  • Chers Frères Prêtres,
  • Chers Religieux, chères Religieuses,
  • Frères et Sœurs en Christ,

Le 31 décembre marque le dernier jour de chaque année civile. Sur le plan liturgique, il est le dernier jour de l’octave de la fête de Noël. Nous baignons encore dans l’atmosphère de joie de Noël. Nous continuons de vivre et de méditer le mystère de la naissance de Jésus notre Sauveur.

En ce dernier jour de l’année 2013, où nous célébrons également la mémoire liturgique du Pape Saint Sylvestre l’église nous donne de méditer sur le Prologue de St Jean, véritable condensé de l’Évangile de l’Apôtre.

La Parole de Dieu qui était au commencement de tout, Parole transmise dans l’Ancien Testament, par les prophètes est devenue dans le Nouveau Testament chair en la Vierge Marie. Nous l’avons accueillie à Noël pour demeurer parmi nous. « Dans le mystère de la nativité, chantons-nous dans la Préface, celui qui par nature est invisible se rend visible à nos yeux ; engendré avant le temps, il entre dans le cours du temps »

Il s’agit de l’incarnation de la Parole de Dieu. Que St Paul a explicité dans l’Épitre aux Hébreux :

Mgr Anatole MILANDOU

« Souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées ; mais, dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes.. » Héb 1,1)

Nous connaissons l’importance de la Parole de Dieu dans l’histoire d’Israël. Celle-ci conditionne, pour ainsi dire, l’existence même du peuple de Dieu : sans elle, Israël n’aurait pas existé. Elle est même constitutive du peuple.

L’évangéliste nous dit que cette Parole est descendue du ciel pour venir habiter parmi nous. Cette Parole qui habitait au ciel est venue sur terre pour que nous l’entendions, de telle sorte que chacun peut la rencontrer et l’accueillir dans son cœur. Lorsqu’elle est lue et proclamée pendant la Messe, elle est Dieu lui-même qui s’adresse à chacun de nous d’une façon directe et compréhensible. Toute la Bible a été écrite pour que nous puissions toucher du doigt le mystère d’amour de Dieu.

Malheureusement - et l’évangéliste ne manque pas de nous le faire remarquer - cet amour de Dieu n’a pas été accueilli par les hommes. La Parole était la Lumière, mais les hommes ont préféré les ténèbres ; la Parole est venue parmi les siens, et ceux-ci ne l’ont pas accueillie. C’est le mystère du mal qui imprègne notre vie, et qui demande de la part de chacun de nous beaucoup de conversion, pour que le mal ne domine pas. Le livre de la Genèse nous dit que le mal est tapi à la porte de notre cœur.

Malheur à nous si nous le laissons entrer ! Car il fermerait alors la porte à tous. Tandis que si nous ouvrons notre cœur à la Parole de Dieu, nous devenons ses enfants. Le jour de Noël, la première page de l’Évangile nous a été annoncée ; aujourd’hui elle nous est répétée à nouveau. C’est une invitation à ouvrir l’Évangile chaque jour, à le lire régulièrement. Ainsi nous grandirons dans la connaissance et dans l’amour du Seigneur. L’Évangile doit s’incarner, se faire chair dans notre vie. La fréquentation de l’Évangile est la meilleure façon de rendre grâce au Seigneur pour son amour sans faille.

C’est le premier chantier de notre Archidiocèse dans les jours à venir. Il faut que les chrétiens lisent régulièrement la Parole de Dieu comme nous le demandait le Pape émérite Benoît XVI. En effet dans « Africae munus, le pape Benoît XI a écrit ces paroles qui nous concerne tous.

Selon saint Jérôme, « ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ».199 La lecture et la méditation de la Parole de Dieu nous donnent non seulement « la science éminente de Jésus-Christ » (Ph 3, 8), mais encore, elles nous enracinent plus profondément dans le Christ et orientent notre service de la réconciliation, de la justice et de la paix. La célébration de l’Eucharistie dont la première partie est la liturgie de la Parole, en constitue la source et le sommet. Je recommande donc que l’apostolat biblique soit promu dans chaque communauté chrétienne, dans la famille et dans les mouvements ecclésiaux.

Que chaque fidèle du Christ prenne l’habitude de la lecture quotidienne de la Bible ! Une lecture attentive de la récente Exhortation apostolique Verbum Domini, fournira des indications pastorales utiles. On veillera donc à initier les fidèles à la vénérable et fructueuse tradition de la lectio divina. C’est la Parole de Dieu qui peut aider à la connaissance de Jésus Christ et opérer les conversions qui aboutissent à la réconciliation, puisqu’elle passe au crible « les sentiments et les pensées du cœur » (Hb 4,12). Les Pères du Synode encouragent les communautés chrétiennes paroissiales, les CEV (CCS), les familles et les associations et les mouvements ecclésiaux à des moments de partage de la Parole de Dieu. Ils deviendront ainsi davantage des lieux où la Parole de Dieu200 qui édifie la communauté des disciples du Christ, est lue ensemble, méditée et célébrée. Cette Parole régénère sans cesse la communion fraternelle (cf. 7 PI,22-25).

Le deuxième grand chantier qui s’ouvre à nous dans l’Archidiocèse est celui de la Famille. C’est le thème du SCEAM, de l’ACERAC, et du prochain synode des Evêques à Rome. C’est un thème récurrent ces jours-ci dans notre Église, tant le thème est important pour le monde entier. C’est l’intuition des derniers Papes. Le Pape Benoît XVI en a parlé dans Africae Munus. Il a eu ses belles paroles à propos de la famille. (Cf Africae Munus n° 42,43 ;44, 45, 46) :

42. La famille est le « sanctuaire de la vie » et une cellule vitale de la société et de l’Eglise. C’est en elle que « se modèle de manière primordiale le visage d’un peuple ; c’est là que ses membres reçoivent les acquis fondamentaux ; ils apprennent à aimer en étant aimés gratuitement ils apprennent le respect de toute autre personne en étant respectés ; ils apprennent à connaître le visage de Dieu en en recevant la première révélation d’un père et d’une mère pleins d’attentions. Chaque fois que ces expériences fondatrices font défaut, c’est l’ensemble de la société qui souffre violence et qui engendre à son tour de multiples violences ».76

43. La famille est bien le lieu propice pour l’apprentissage et la pratique de la culture du pardon, de la paix et de la réconciliation. « Dans une saine vie familiale, on fait l’expérience de certaines composantes fondamentales de la paix : la justice et l’amour entre frères et sœurs, la fonction d’autorité manifestée par les parents, le service affectueux envers les membres les plus faibles parce que petits, malades ou âgés.

Le Pape François engage toute l’Église à une réflexion sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Évangélisation :

La mission d’annoncer l’Évangile à toutes les créatures a été confié directement par le Seigneur à ses disciples et l’Église en est le messager dans l’histoire. À l’époque à laquelle nous vivons, l’évidente crise sociale et spirituelle devient un défi pastoral qui interpelle la mission évangélisatrice de l’Église pour la famille, noyau vital de la société et de la communauté ecclésiale. Proposer l’Évangile sur la famille dans ce contexte s’avère plus que jamais urgent et nécessaire. L’importance du thème se manifeste par le fait que le Saint-Père ait décidé d’établir pour le Synode des Évêques un itinéraire de travail en deux étapes : la première, l’Assemblée Générale Extraordinaire de 2014, visant à préciser le "status quaestionis" et à recueillir les témoignages et les propositions des Évêques pour annoncer et vivre de manière crédible l’Évangile de la famille ; la seconde, l’Assemblée Générale Ordinaire de 2015, pour chercher des lignes d’action pour la pastorale de la personne humaine et de la famille.

Aujourd’hui se présentent des situations inédites jusqu’à ces dernières années, depuis la diffusion des couples en union libre, qui ne se marient pas et parfois en excluent même l’idée, jusqu’aux unions entre des personnes du même sexe, auxquelles il est souvent consenti d’adopter des enfants. Parmi les nombreuses situations nouvelles qui réclament l’attention et l’engagement pastoral de l’Église, il suffira de rappeler : les mariages mixtes ou inter-religieux ; familles monoparentales ; la polygamie ; les mariages arrangés avec le problème de la dot qui en découle, parfois assimilée à un montant d’acquisition de la femme ; le système des castes ; la culture du non-engagement et de la présupposée instabilité du lien ; les formes de féminisme hostiles à l’Église ; les phénomènes migratoires et la reformulation de l’idée même de famille ; le pluralisme relativiste dans la conception du mariage ; l’influence des média sur la culture populaire pour la conception des noces et de la vie familiale ; les courants de pensée qui inspirent les propositions législatives qui dévaluent la permanence et la fidélité du pacte matrimonial ; l’expansion du phénomène des mères porteuses* (location d’utérus) ; les nouvelles interprétations des droits humains. Mais surtout dans le milieu plus strictement ecclésial, l’affaiblissement ou l’abandon de la foi en la sacramentalité du mariage et en la puissance thérapeutique de la pénitence sacramentelle.

De tout cela, on comprend combien est urgente l’attention de l’épiscopat mondial "cum et sub Petro" face à ces défis. Si, par exemple, on pense au seul fait que dans le contexte actuel tant. d’enfants et de jeunes, nés de mariages irréguliers, ne pourront jamais voir leur parents recevoir les sacrements, on comprend combien sont urgents les défis posés à l’évangélisation de la situation actuelle, par ailleurs répandue partout dans le "village global". Cette réalité trouve un écho particulier dans l’accueil immense que reçoit de nos jours l’enseignement sur la miséricorde divine et sur la tendresse envers les personnes blessées, dans les périphéries géographiques et existentielles : les attentes qui- s’en suivent sur les choix pastoraux à propos de la famille sont énormes. Une réflexion du Synode des Évêques sur ces thèmes apparaît donc tant nécessaire et urgente que juste comme l’expression de la charité des pasteurs envers ceux qui leur sont confiés et de la famille humaine toute entière.

La situation de la famille doit nous préoccuper tous. Il en va du salut de l’humanité. Nos familles connaissent beaucoup de problèmes ces temps-ci.
Un esprit de division semble gagner nos familles, divisions, haine,
Mésententes, désunions, égoïsme gagnent de plus en plus nos familles.
Il y a aussi une sorte d’ingratitude lorsque des parents qui se sont occupés honnêtement de leur progéniture sont accusés au soir de leur vie, de sorciers.

La pastorale de la famille mérite d’être repensée face au désordre qui ronge de l’intérieur comme de l’extérieur nos foyers en éclaboussant les valeurs fondamentales qui régissent et régulent la vie en famille : l’amour, la fidélité, le service, le dialogue, l’unité etc. Comment justifier le phénomène bureau devenu populaire et presque normal dans le chef des chrétiens. Les hommes ont aujourd’hui 2,3,4 femmes qu’ils appellent bureaux selon les moyens qu’ils ont et les femmes quant à elles ont désormais des ateliers ou petits poussins, c’est-à-dire des hommes auxiliaires qui deviennent comme leurs pneus de secours. Comment espérer vivre en harmonie, en paix dans un tel contexte ?

Le troisième chantier est celui du combat contre les antivaleurs dont tous les congolais sont conscients. La poussée vertigineuse des antivaleurs comme la fraude, la corruption, la prostitution, le vol, le détournement des fonds publics, l’injustice dans les administrations prennent des formes de plus en plus variables et subtiles.

A l’intérieur de notre Archidiocèse, nous sommes interpellés par les « bizinga » qui s’ouvrent ici et là, les « communautés nouvelles » qui naissent ça et là, étudier leur authenticité, les miziki qui se créent au niveau des mouvements d’apostolat.

La crise des funérailles mérite d’être soulignée aussi à cause du délabrement du tissu familial. L’amour n’est plus au cœur des relations entre parents, proches etc. Autrefois, la mort était perçue comme un événement plein de signification mais aujourd’hui elle ne ressemble plus à rien d’autre qu’à des carnavals où toutes les folies sont permises. Tout cela est la conséquence de l’irresponsabilité parentale. Mais, nous chrétiens que faisons-nous fasse à tout cela ?

Le Conseil pastoral diocésain nous sera d’un grand secours pour discerner

C’est avec un cœur rempli de joie et de reconnaissance que je reçois les vœux de bonheur que vous venez de m’adresser par la voix du Vicaire général. Je vous en remercie sincèrement !

En retour, au seuil de cette nouvelle année je voudrais vous souhaiter à vous tous, à vos familles, à vos communautés, les miens, les meilleurs possibles, de grand bonheur, de vraie paix, de bonne santé et de prospérité. Cette bénédiction que Dieu confia à Aaron, je la prononce sur chacun de vous :

Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage et qu’il se penche vers toi. Que le Seigneur tourne vers toi son visage et qu’il t’apporte la paix.

Quoi de plus précieux que la paix pour nos familles, pour notre pays et pour le monde entier. Les médias ne cessent de nous étaler des scènes d’horreur de barbarie, de haine qui se passent dans les pays voisins, qui peuvent mettre à rude épreuve notre foi. La guerre, la violence, le terrorisme s’exportent avec autant de facilité et endeuillent des nations entières, des familles. C’est pourquoi nous ne devons pas nous lasser de prier pour la paix en Centrafrique , au Soudan, en Egypte, au Nigéria et en Syrie et en d’autres parties du monde en proie à la bêtise humaine. Dont les principales victimes sont les enfants, les femmes les innocents sans défense. Quand on engage les guerres, au départ, on sait contre qui on se bat mais à la fin on se sait plus qui est ennemi et ne l’est pas. On va jusqu’à s’en prendre à ses propres parents.

La traditionnelle «  Messe des Vœux  » qui nous réunit tous les ans, à l’orée de la nouvelle année ne saurait être autre chose q’une sincère action de grâce au Seigneur, Maître de la vie, Maître des univers. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est grâce à ce même Dieu qui nous a gardés comme un bon Père en nous ouvrant à des perspectives nouvelles.

Notre présence ici est l’autre signe que Dieu nous a écoutés et que nos vœux formulés en l’an 2013 ont donné des fruits escomptés.

«  Sans le Seigneur qui était pour nous, jusqu’où pouvions-nous aller ?  ».

Dans un monde où les événements s’enchevêtrent et s’enchainent en parsemant des malheurs à tous vents, où peut-on trouver de l’assurance sûre, sinon qu’en Dieu seul ?

Les catastrophes naturelles n’épargnent pas aussi notre monde : les menaces d’érosion sont aussi au rendez-vous. La Paroisse Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (Ngambio) par exemple, est à la porte de ces tristes érosions ; Le passage du typhon en Asie ; l’occupation anarchique de certains terrains, patrimoines de notre Diocèse, comme le terrain des Pères du Foyer de Charité, le Site du Mont Cardinal Emile BIAYENDA et bien d’autres menacés par des prétendus vrais propriétaires ; les décès de quelques Ouvriers Apostoliques et le récent retour en terre du Président Nelson Mandela sont aussi autant des signes malheureux qui ont jalonné cette année finissante.

Ainsi va notre monde avec tous les branle-bas qui ornent malheureusement le quotidien de nos existences.

Comment faire face à tout cela si nous n’avons pas en nous la force de croire et de vaincre ? Comment vaincre autrement les dangers d’un monde en perpétuelles mutations sans la force de la foi ?

L’Église, enracinée dans l’Esprit s’attache aux trésors que son époux et Maître propose en harmonie avec la volonté du Père des cieux.

Au-delà de toute espérance, malgré l’ampleur du danger, l’Église tient debout, animée de l’espérance qui ne trompe pas, qui ne trahit pas non plus.

«  Ne craignez pas, car je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie à tout le peuple ; aujourd’hui vous est né un sauveur, dans la ville de David. Il est le messie, le Seigneur  ».

Devant les peurs, les inquiétudes et les incertitudes des chrétiens, l’enfant Jésus vient nous révéler l’amour et la puissance sans mesure de Dieu son père et notre père. Ne craignez pas, c’est l’impératif divin qui s’impose à nos vies et s’oppose au doute lié à nos angoisses.

La joie, l’assurance et le réconfort que Dieu nous apporte par son Fils Jésus n’est pas une chimère ni une vaine utopie. Elle est joie, oui, une grande joie pour détruire nos désespoirs et nos doutes et faire éclore l’espérance inaliénable.

La joie que Dieu nous apporte à Noël devrait en toute logique nous détourner de notre passé fait de vieux levain, sans Dieu pour nous faire adhérer à l’œuvre d’amour dont Dieu demeure l’architecte incontesté et incontestable.

La cérémonie d’échange de vœux nous donne l’occasion de dresser un bilan global de la vie de notre diocèse. Et tout bilan implique toujours d’une part les échecs et de l’autre les réussites.

La liturgie dans nos paroisses a encore besoin d’être soignée pour être un véritable lieu de rencontre entre Dieu et l’homme. La liturgie, rappelons le, n’est pas un lieu où ses acteurs doivent livrer des spectacles gratuits, elle n’est pas non plus une action privée mais elle est publique. A ce titre, elle mérite d’être faite avec le plus grand soin possible.

L’école des sciences religieuses se plaint de ses nombreux bancs demeurés vides et vidés à cause du manque d’engouement et d’engagement aussi bien des clercs que des laïcs pour la formation ; Nos théâtres liturgiques et pastoraux pourraient y trouver leur cause.

Cependant, nous venons de vivre une année de la foi. Le pape émérite, en nous demandant de franchir la porte de la foi, tenait aussi à nous faire redécouvrir le chemin de la fidélité à Dieu. Sa clôture qui a eu lieu le 24 novembre passé, en la fête de Christ Roi de l’Univers a été, je pense, dans notre diocèse, une vraie réussite quant à la réponse du peuple de Dieu à l’appel de votre pasteur.

L’année 2013 qui va s’éteindre dans quelques heures a marqué aussi le 130ème anniversaire de l’évangélisation de notre pays avec les ordinations sacerdotales de douze diacres. Linzolo a vu ses fils et ses filles aller lui rendre un déférent hommage à l’occasion.

Le 30ème anniversaire de mon épiscopat, le 28 aout passé, a aussi marqué la vie de notre église avec les ordinations diaconales de quinze séminaristes. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de vous dire un sincère grand merci pour votre générosité.

Les efforts enregistrés tant du coté des prêtres que du coté des laïcs sont à saluer et à encourager. Je souhaite une sincère collaboration entre les prêtres et les fidèles laïcs dans la vie de nos paroisses. Vous avez besoin des uns et des autres dans l’exercice de vos différentes fonctions. Relayez-vous dans ce que vous faites tout en évitant d’éventuelles confusions de rôles. L’Église compte sur l’apport de tous pour parvenir à des résultats magnifiques.

L’an 2014 qui sonne à l’horizon va marquer les dix ans de la mort de Mgr Barthelemy Batantu, Archevêque émérite de Brazzaville, mort le 26 avril 2004. A ce sujet, un programme phare d’activités sera bientôt lancé pour marquer cet événement.

Dieu aidant, j’accomplirai mes 40 ans de vie sacerdotale, le 23 juin 2014. C’est une intention de prière.

En juillet 2014, se tiendra dans notre Diocèse, la 10ème assemblée plénière de l’ACERAC. Nous avons été responsabilisés, nous Archidiocèse de Brazzaville, pour la commission accueil et hébergement. Mobilisons nous pour la réussite de cet événement, régional.
L’implantation de nouvelles paroisses et la construction de la maison de retraite des prêtres restent des chantiers ouverts à tous.

Saint Jean dans la 1ère lecture aiguise l’attention de la communauté chrétienne au sujet de l’existence du mouvement de l’anti christ. Déjà à son époque, l’auteur sacré percevait le danger incontestable des méfaits d’un tel mouvement. De nos jours encore, ces fortes et interpellantes paroles de Saint-Jean demeurent d’une brulante actualité. En effet, l’anti christ est là dans nos sociétés, dans nos milieux de vie, dans nos cœurs cherchant qui dévorer. La floraison des idéologies qui renient sans gêne l’existence du Christ jette les fragiles chrétiens dans une confusion mortelle les conduisant à la renonciation de leur foi en Christ ; Ces idéologies, nous les connaissons et certains chrétiens y ont d’ailleurs adhéré. Mais malheureux sont ils ceux là car l’anti christ est comme l’évoque sa définition incompatible avec la foi en Christ. Soit on est chrétien, soit on ne l’est pas. Mais nous berçons aussi l’anti christ dans nos cœurs lorsque notre témoignage de vie va à l’encontre des valeurs chrétiennes.

Que l’Église nous propose de méditer ce texte de Jean en ce dernier jour de l’an, c’est une véritable interpellation qui nous est faite sur le vrai choix à opérer entre la lumière et les ténèbres. Et ce choix, l’évangéliste de ce jour en parle en ces termes : «  il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu  »
Sommes-nous véritablement fils et filles de Dieu ?

Comme un fleuve coulant, que 2013 emporte nos soucis, nos échecs, nos déboires, nos souffrances ; comme une source jaillissante et tonifiante que 2014 fasse jaillir pour chacun de nous paix, santé, joie, prospérité et sainteté..

Hâte-toi 2014, pour donner au monde et particulièrement aux pays en guerre comme la Centrafrique, la paix, l’unité et la cohésion nationale !
2014, Viens guérir nos administrations du vol, de l’injustice, de la malhonnêteté, de la malversation financière !
2014, Viens rétablir la solidarité sacerdotale dans notre diocèse !
2014, viens consolider l’entente entre prêtres et laïcs !
2014, viens clouer le tribalisme qui tue nos sociétés !
Emmanuel, viens habiter le cœur de chaque citoyen congolais et de nos responsables politiques et administratifs pour un Congo uni et prospère !
Que le Seigneur bénisse nos familles, notre pays et notre Archidiocèse !

Amen

Monseigneur Anatole MILANDOU, Archevêque de Brazzaville
Messe des Vœux de Nouvel An 2014,
en la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville
le 31 décembre 2013

 


 

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